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L'Olympique Lyonnais féminin encore Championnes d'Europe, ou comment banaliser l'extraordinaire

Explication actu sport c'est bien

Photo : Getty Images

Depuis cinq ans, c’est une rengaine incessante. Chaque année, la Ligue des Champions de football féminin couronne l’Olympique Lyonnais. Cette année encore, malgré un format tronqué pour cause de Covid 19, les Lyonnaises ont une nouvelle fois démontré leur supériorité incontestable sur les clubs du Vieux Continent prolongeant leur domination, l’une des plus incroyables à ce niveau, tous sports collectifs confondus.

 

12 novembre 2015, 20h35. Le coup de sifflet final de l’arbitre retentit dans un stade de Gerland abasourdi. Les joueuses Lyonnaises, elles, sont effondrées. Après avoir obtenu un match nul 1-1 lors du match aller au Parc des Princes, elles viennent de perdre le match retour 1-0 dans leur antre de Gerland, précipitant par la même occasion leur élimination dès les huitièmes de finale de la Ligue des Champions pour la deuxième saison consécutive, elles qui restaient avant cela sur 4 finales d’affilée dont 2 titres.

Les questions à ce moment-là ont été nombreuses : l’Olympique Lyonnais pourra-t-il à nouveau regagner sur la scène européenne ? Pourra-t-il même conserver son emprise sur les compétitions françaises, face à ce PSG qui grandit de jour en jour et s’affirme comme un adversaire plus que crédible ? Cinq ans après, ces interrogations ont été balayées et paraissent même absurdes. Après avoir éliminé en ¼ de finale les allemandes du Bayern Munich 2-1, puis le PSG en ½ finale 1-0, elles se sont imposées en finale ce dimanche 30 août 2020 3-1 face aux allemandes de Wolfsburg, remportant ainsi leur cinquième Ligue des Champions consécutive, la 7ème en dix ans, après avoir conservé pour la quatorzième (!) année consécutive leur titre de championne de France. Gigantesque.

 

Une domination jamais vue

Comprenez bien. Si vous suivez de près ou d’un peu plus loin le football masculin, vous savez que le PSG domine sans partage ou presque le football français. Or, les Parisiens n’ont gagné « que » 7 titres de Champion de France en 8 ans. C’est énorme, pas de doute là-dessus. Mais encore si loin de la série Lyonnaise. Lorsque l’on sait en plus que les coéquipiers de Neymar et Mbappé ont atteint et perdu la finale de la Ligue des Champions pour la première fois de leur histoire il y a quelques jours, cela montre la dimension encore supérieure des coéquipières de Wendie Renard et Eugénie Le Sommer, toutes deux buteuses lors de ce Final 8, désormais quintuples Championnes d’Europe en titre.

De nombreux gens vous diront (je les entends d’ici) que le football féminin n’est en rien comparable au football masculin, que le niveau des équipes, même au top niveau européen, est extrêmement hétérogène et qu’aujourd’hui, la Ligue des Champions féminine se résume à une compétition entre 7 ou 8 équipes de haut niveau. Ils n’auront pas tout à fait tort. Peu d’équipes sont en effet aujourd’hui capables de remporter la Ligue des Champions. A titre d’exemple, l’écart moyen de buts lors des 1/8 de finale de la compétition était supérieur à 6. Soit en moyenne des victoires 6-0, montrant la différence de niveau assez faramineuse entre les 7-8 meilleures équipes européennes et les autres.

 

Cependant, cela n’enlève en rien le talent et surtout la régularité des Lyonnaises, qui n’ont plus été éliminées depuis 5 éditions malgré des joutes annuelles contre les meilleures équipes européennes. Conserver une telle emprise sur un sport, quel qu’il soit, est d’une difficulté immense et les joueuses de l’Olympique Lyonnais continuent de le faire, année après année, marquant à tout jamais l’histoire de leur sport, et sans doute un peu plus que ça.

 

Cinq à la suite. En battant Wolfsburg ce dimanche, les Lyonnaises ont assis encore un peu plus leur domination incontestable et incontestée sur l’Europe du football. Bien que ce sport soit encore assez jeune, professionnellement parlant, il serait indécent de banaliser leurs performances d’une régularité et d’un niveau inégalés. On ne peut qu’admirer leur parcours et s’incliner devant elles, au sommet de l’Europe.

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