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Lettre ouverte à Julian Alaphilippe

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Photo :  AFP

Julian,

Cela fait un peu plus de 5 ans que je connais ton nom, depuis ta deuxième place sur la Flèche Wallonne, que j’avais suivi de loin. A l’époque, j’étais un suiveur plus ou moins attentif du cyclisme, attendant chaque année le mois de juillet, souvent devant ma télé pour Paris-Roubaix. Passionné de vélo quand j’étais petit, j’ai passé mes après-midis de juillet à la campagne, où la télé ne passait pas, scotché à la radio pour écouter les exploits des cyclistes de l’époque. J’ai petit à petit laissé tomber, déçu de voir que ces exploits qui me faisaient tant vibrer étaient entachés de triche.

Et puis tu es arrivé. Un petit français, qui attaquait à tout-va et qui rivalisait avec les meilleurs sur les plus grandes courses du Monde. J’ai recommencé à vibrer grâce à toi. J’ai commencé à t’encourager, à crier devant ma télé sur chacune de tes courses. Tu paraissais tellement fort que toute autre place que la première sur les courses auxquelles tu participais me laissaient un goût amer de déception, de tristesse même. Ta chute aux JO 2016, les Mondiaux de Bergen, le Tour de Lombardie, Paris-Nice 2018, autant de courses où tu n’es pas passé loin de la gagne mais qui me frustraient tant !

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Photo : AAP

Et puis j’ai appris à te connaitre, à la lumière de tes interviews. Ce maillot à pois sur le Tour de France en 2018 m’a donné, à moi et à beaucoup d’autres, l’occasion de te découvrir un peu plus. Et comme sur la route, ton attitude m’a plu. Un mec simple, vrai, avec ses ambitions, ses faiblesses mais qui ne se cache pas. C’est à partir de là que l’admiration s’est transformée en affection. Parce qu’on a envie d’aimer un cycliste et un mec comme toi. On a envie de t’encourager, de suivre tes exploits parce qu’ils respirent l’authenticité et la propreté.

Tu m’as fait rêver toute l’année 2019, des Strade Bianche à la Flèche Wallonne et, bien sûr ta première victoire sur Milan-San Remo. Quel kiff de voir ton attaque dans le Poggio et ton sprint pour aller chercher cette victoire que tu méritais tant. Ton épopée dorée sur le Tour ensuite que j’ai suivie chaque seconde en espérant du plus profond de moi-même que tu résisterais à tous les cadors sur un terrain qui n’est pourtant pas le tien. Elle m’a rappelé celle de Voeckler en 2011 qui avait commencé à me redonner goût au cyclisme. 2 mecs simples, avec qui je me verrais bien passer un moment, des gars normaux quoi !

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Photo : Getty  Images

Ce n’est sûrement pas un hasard s’il était le sélectionneur pour ces Mondiaux d’Imola. Et ce n’est pas un hasard non plus si tes équipiers d’un jour se sont sacrifiés pour toi. Cette attitude de Martin, Molard et tous les autres sont la plus belle preuve de ce que tu es. J’ai douté avant la course, tant Van Aert, Hirschi et les autres paraissaient forts. Mais c’était ton jour. J’ai sauté de mon canapé sur ton attaque, hurlé quand j’ai vu que personne ne pouvait prendre ta roue. Je voulais te pousser sur la fin, te criais de ne pas te retourner et ai eu les larmes aux yeux quand tu as franchi la ligne, bras levé, poing serré. La meilleure émotion de ma vie devant mon écran.

Je suis si heureux de te voir réaliser ton rêve que tu chassais depuis toutes ces années, j’ai l’impression d’être moi-même un peu Champion du Monde ! Ta victoire, c’est celle du cyclisme, du sport, loin des clichés de stars bling-bling surmédiatisés, et celle de la résilience. Tu as toujours cru en ton rêve, et, crois-moi, tu nous fais toujours rêver et tu nous montres à quel point avec des mecs comme toi, le sport c’est bien.

MERCI JULIAN !

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